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Paulette Ménard-Favreau

Comme le pont Samuel-de Champlain, le sommet de ma PAL (pile de livres à lire) se perd dans les nuages... Comment est la vôtre ?

Dernière mise à jour : 19 avr.

Photo de Erik Mclean sur Unsplash
Photo de Erik Mclean sur Unsplash

Je dois vous avouer que très tôt dans ma vie, je cessais de lire pendant les mois dédiés à l’écriture de mes récits par crainte de m’approprier de manière inconsciente les mots d’un auteur. Avec les années, j’ai apprivoisé cette hantise en constatant que les histoires des autres nourrissaient non seulement mon imaginaire mais aussi mon vocabulaire, mes connaissances générales sur le monde et ma compréhension de l’âme humaine.


Et quand ma plume flirte avec le doute, que ma conscience se méfie du sens donné à mes mots, que mon cerveau fatigue à coucher une phrase dans sa forme définitive et que la crainte de ne jamais aboutir mon récit m’empêche de respirer… je me livre à une cérémonie des plus grotesques afin de retrouver mon MOJO d’écrivain.


Debout dans une obscurité totale, j’allume une bougie face à un miroir (une glace) que je fixe ensuite de manière intense et humble.


En paraphrasant le grand Gilles Vigneault, je projette ce mantra d’une voix douce mais affirmée :


Tout a été ÉCRIT, mais pas par moi.

Tout a été ÉCRIT, mais pas par moi.

Tout a été ÉCRIT, mais pas par moi.


Et plutôt que de voir apparaître le fantôme de Bloody Mary venue me trucider pour avoir osé troubler son sommeil éternel, Albert Einstein apparaît derrière moi, posant sa main sur mon épaule gauche, il me fait un clin d’œil et m’offre sa plus belle grimace avant de disparaître en riant.



Photo de Arthur Sasse, 1951
Photo de Arthur Sasse, 1951

Alors, pour détendre mon être intérieur, je m’offre la grimace la plus épanouie, je souffle la bougie et j’ouvre la lumière en riant de l’absurdité du moment. Il en faut si peu pour relativiser l’importance de notre nano seconde d’existence dans l’histoire de l’univers.

Essayez-le, ça fonctionne si ce n’est que de relâcher les tensions de votre visage !


Désolée pour ce bref épisode inspiré de Patrick Sénécal présente, mais depuis que j’effectue cette douteuse incantation, je profite sans remords des rares moments de lecture grappillés ici et là dans ma vie quotidienne.


Maintenant, je vous ouvre ma petite librairie dans la prairie des écrits afin de vous partager quelques-unes de mes révélations littéraires et coups de cœur du moment. Merci de me faire connaître vos livres préférés et vos auteurs inspirants. M’écrire ICI.



Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry

Ma révélation ultime : Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry


Mon exemplaire a beaucoup de vécu et de rafistolage… mais « l’essentiel est invisible pour les yeux. »


Cette indéfectible admiration pour Le Petit Prince vient de mon institutrice de 4e année du primaire. Au-delà de la lecture, elle m’a fait découvrir le plaisir d’être habitée par un livre. Sur les murs de notre classe, chaque paysage prenait vie grâce à nos collages et sur les fenêtres, une nuée d’oiseaux entraînait Le Petit Prince dans des aventures remplies de vrais nuages. Enrichie par cette expérience grandeur nature, la magie des mots s’est à jamais emparée de moi, la petite écrivailleuse qui cachait ses histoires en attendant de les faire éclore.


Plus tard, Saint-Ex l’aviateur m’a accompagné tout le long de ma formation de pilotage monomoteur comme un ange réconfortant assis sur mon épaule. Aujourd’hui, il demeure l’inconditionnel complice de mes mots dans leur plénitude et du ciel dans leur liberté.



Soir d’hiver d’Émile Nelligan

Ma révélation poétique : Soir d’hiver d’Émile Nelligan


J’aime toutes les saisons, mais plus particulièrement l’hiver quand mes joues se réchauffent après une longue promenade dans le froid et la neige. Mais j’avoue que rendu en février, la prose de Nelligan exprime magnifiquement bien le désespoir et les doutes qui parfois m’assaillent quand la fièvre du printemps tarde à s’emparer de moi. Cette œuvre révèle la fragilité des êtres et me rappelle de porter une oreille attentive à la détresse des sentiments.






Une marche incertaine de Cécile Dostie

Mon coup de cœur du moment : Une marche incertaine de Cécile Dostie


Cécile et moi avons en commun la présence de la sclérose en plaques dans nos vies. Toutefois, son conjoint Raymond est atteint de la forme progressive primaire, la forme la plus sévère de la maladie. Son récit tout en délicatesse retrace leur longue marche pour déjouer la « voleuse de temps ». « Seuls et ensemble », ils ont tenté tout ce que la science pouvait leur offrir et même plus sans jamais perdre espoir. Un chemin de vie parsemé de belles rencontres avec l’humour et surtout l’amour en bandoulière.

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